C’est pour entrer dans la quarantaine par la grande porte que Juliette, notre co-founder, s’est lancé le défi de rallier Abisko à Nihkkáluokta par la mythique Kungsleden, une traversée de près de 130 km à ski de randonnée nordique. Un voyage à l’extrême nord de la Laponie suédoise.
JOUR 1 – Time to fly to Kiruna
Direction la Suède, ce petit pays nordique qui m’a façonné lors d’une expérience d’un an quand j’étais ado ! Hasard du planisphère ou alignement planifié, ce nouveau passage de cap se fera là-bas. L’escale à Stockholm fait remonter plein d’émotions, de good vibes et me booste à grand renfort de Kannelbullar, Ahlgrens Bilar et autres tubes de Kalles Kaviar… mes petites madeleines de Proust.
Juliette, co-founder de Bee In
L’atterrissage à Kiruna se fait de nuit sur une piste enneigée, par -14°, le décor est posé, porté par cette force Viking qui ne craint pas les éléments ! Je rencontre mes compagnons d’aventure et nos deux guides : Bernard, guide de haute montagne tout droit débarqué du Vercors et Simon, guide suédois naturaliste fraîchement arrivé d’Östersund. C’est l’agence Grand Angle de mon ami David Praire qui nous a concocté ce programme, on a hâte d’attaquer !
Le brief est accompagné d’une drôle de soupe d’asperges translucide. Nous ignorons alors que ce sera le plat signature dont nous nous délecterons ces prochains jours lors des stops galère (saveur poulet, saveur brocoli… saveur inconnue ?)
JOUR 2 – Kick off du raid, direction Abisko !
Après avoir changé 3 fois de paires de chaussures de ski, refait/défait/refait mon sac (8kg max), oublié de mettre des straps sur mes talons en prévention (parce que moi-j’ai-jamais-d’ampoules) et dévalisé un délicieux petit déj’ scandinave nous quittons la cité minière de Kiruna en train (tåg) direction Abisko ! À mesure que nous cheminons vers l’extrême nord de la Laponie (250 km au Nord du Cercle Polaire Arctique) les paysages s’ouvrent laissant place à des écrins de montagnes bordant des lacs gelés. Ceux-ci sont parsemés de petites caravanes où l’on pêche sous glace !
À Abisko, nous droppons nos bagages à notre logisticien Sami qui en assurera le transfert d’un refuge à l’autre avec sa motoneige. Petit confort et pas des moindres dans ce voyage en Laponie suédoise, nous n’aurons pas de Pulka !
Il est temps pour nous de chausser et c’est parti !
Ce sont quelques 15km qui nous attendent cet après-midi, il s’agira de ne pas trop traîner ! On apprivoise les skis sur la piste royale qui chemine dans la forêt, premières descentes > premiers gadins, of course ! Nos corps doivent replacer le centre de gravité sur ce nouvel équilibre qui sera le leur ces prochains jours !
Nous remontons des lits de rivières, découvrons quelques kotta laponnes pour rejoindre le premier refuge d’Abiskojaure. Le marketing dira que nous avons terminé cette journée en longeant un sublime lac gelé propre à la contemplation. Nous, on vous dira qu’il était propre à l’introspection et à la méditation car interminable !
Nous délaissons nos skis pour nous précipiter au sauna car c’est timé : 1700-1800 les femmes, 1800-1900 les hommes 1900-2000 mixte. La raison est toute simple, on a compris pourquoi il n’y avait pas de maillot sur notre fiche équipement ! Pour le coup, ça resserre les liens et permet un brin de toilette ! Tiens, helloooo les ampoules ! Des copines de voyage de la taille de mon talon qui vont m’accompagner jusqu’à la fin !
Les refuges sur la Kungsleden sont tous dépourvus d’eau et d’électricité !
Il faut compter sur le respect mutuel des randonneurs précédents d’avoir laissé le feu entretenu, les jerricanes d’eau remplis (les réserves se font dans un trou creusé dans la glace!). Dormir en refuge permet de revenir à l’essentiel, aux gestes simples et aux préoccupations primordiales : se loger, se nourrir, s’hydrater et dormir ! Notre organisation se met en place, nous nous partageons la préparation du repas, la vaisselle, le ménage, les Compeed, tout ça !
JOUR 3 et 4 – Glisser entre les vallées immaculées
Nous progressons entre lacs gelés, remontées hasardeuses de ruisseaux (sur lesquels il faut enlever dragonnes et fermetures de sacs à dos au-cas-où on passe à travers^^), hameaux Sami inhabités en hiver, cols enneigés et vallées immaculées qui s’étendent à perte de vue… Ces journées sont propices au lâcher-prise, on se laisse porter par les skis et par l’immensité qui permettent un état semi méditatif où l’on peut poser une intention, s’organiser des micro-meetings avec soi-même, ou juste faire le vide.
Chaque soir, après une journée de glisse et d’exploration, nous nous retrouvons dans les différents refuges qui jalonnent le parcours. À Alesjaure puis Tjäktja, véritables havres de paix nichés au cœur d’une nature sauvage.
Autour du poêle et à la lueur des bougies, nous partageons des moments authentiques, empreints de simplicité, de vie et nous délectons des bons petits plats concoctés par notre guide !
Jour 5 – En pleine tempête
Alors que nous prenions nos marques, que nous gérions à peu près l’équilibre sur nos valeureuses spatules, que nous prenions « la confiance », la météo du Grand Nord se charge de nous remettre à notre place, comme ça, direct !
« Il neige à l’horizontal ! » constatent certains,
« On se fait emporter sur ce virage quand on rentre des toilettes sèches » nous précisent d’autres,
« Ah, vous partez à ski, vous ? » nous interroge une petite famille suédoise qui prévoit de rebrousser chemin à motoneige…
La neige obstrue les fenêtres, le soleil semble ne pas s’être levé, on ne distingue pas le sol du ciel, Bernard nous sert notre habituel porridge en nous préparant psychologiquement à ne pas s’arrêter déjeuner avant 14h30-15h (il est 06h30 !). 4 rondelles de saucisson en poche, notre eau chaude et quelques vivres, force est de constater qu’on va devoir y aller, on nous attend à Sälka.
Mettez toutes vos couches, rien ne doit être aux prises du vent, Philippe prends ton duvet au-cas-où, lance notre guide.
La force du collectif est là, on enfile nos masques, Gore Tex et autres sur-pantalons, on fixe les peaux, on chausse et GO !
On passe en mode noir et blanc.
Façon fifty shades of grey mais sans Christian. Le vent tourbillonnant s’immisce dans les moindres interstices, la neige nous fouette inlassablement visage, on avance déterminés dans le brouillard à la queue-leu-leu pour rejoindre le col de Tjäktja où nous nous abritons dans une cabane de fortune. C’est à ce moment là que je me dis « Mais qu’est-ce que je fais là ? Dans quoi je me suis embarquée ? Ah oui, on m’a offert ce moment ! Grattis på Födelsedagen ! ». On se met dans sa bulle, on fait confiance au collectif, on se fait confiance et ça va le faire. Simon, notre guide local, se révèle être un GO hors pair avec un petit mot d’encouragement pour chacun durant la montée.
Au sortir de la cabane, la descente ! En plein brouillard, vent/neige en pleine face, mix de neige gelée et poudreuse, on se croirait dans un remake des Bronzés font du skis avant la fougne ! On s’en sort sans perdre d’articulations (« juste » une épaule, pas la mienne!) et nous arrivons 15 km plus loin à Sälka où nous attend un petit cottage et – of course – un sauna ! Au menu ce soir, steak de renne livré par notre sami préféré… OK je mange plus de viande mais là, c’est pour l’expérience !
Jour 6 – La Vallée des Rennes avant de retrouver la civilisation
Le lendemain, un ciel de vanille se distingue au lever du jour et saupoudre délicatement les montagnes environnantes. La tempête semble n’avoir jamais eu lieu et nous nous élançons sur notre plus grosse étape (26 km). L’objectif : rejoindre la petite station de sport d’hiver de Kebnekaise (du nom du plus haut sommet de Suède). Tout d’abord sur un immense lac gelé puis nous nous élevons jusqu’à un col pour apercevoir nos premiers rennes ! Instant suspendu ! À peine le temps de nous remettre de nos émotions que le temps change, un vent polaire monte, il nous faut filer pour redescendre dans la vallée par une belle descente face à un troupeau de rennes d’une trentaine d’individus. Instant suspendu bis lorsqu’ils se mettent à galoper à mesure que nous descendons dans le vallon *WOW*
Vallée après vallée, nous arpentons ces grands espaces et nous scrutons leurs différences, leurs particularités. Nos repères ne sont plus. Aucun lieu familier, aucune routine, rien auxquels ne se raccrocher, mis à part notre équipement. Le dépassement de soi est gigantesque. Bernard nous fait passer par des petits spots poudreuse où lui-seul maîtrise son ski^^ et déjà nous voici arrivés à Kebnekaise. On était pas prêts ! Du monde, de l’électricité, de vrais WC… on en vient à regretter nos cocons lovés dans les vallées. Vraiment, on était pas prêts !
Jour 7 – Fin de ce voyage en Laponie suédoise et…
Départ à 6h, un dernier regard vers ces plaines sauvages comme pour essayer d’imprimer chaque détail. Garder en mémoire ces paysages le plus longtemps possible et nous descendons vers Nihkkáluokta. Nous passons sur nos derniers lacs où sont encore emprisonnés quelques bateaux comme d’un autre temps.
D’ici peu, la nature aura repris ses droits. Les étendues immaculées vont se muer en teintes printanières, mix audacieux de pourpre et de turquoise, comme pour garder secret ce trésor des mois d’hivers. Ces étendues où le temps s’arrête, ces étendues où l’on se laisse bercer, enivrer pour mieux se connaître, mieux se retrouver, s’écouter et s’accompagner.
Ces étendues qui ne se racontent pas, qui ne se montrent pas sur des clichés, ces étendues qui se vivent et qui laissent une empreinte indélébile.
Oui, c’est un peu barré comme approche, mais en arrivant à Nihkkáluokta, je n’ai pas pu remettre mes chaussures. Mes pieds, mes racines, mes ampoules^^, celle que je suis devenue après ce voyage initiatique en Laponie suédoise just does not fit anymore.
Le retour pour Kiruna se fait les yeux ouverts (et tant mieux, on a vu des élans !) et…
ATTENDEZZZZZZ ! Et les aurores boréales ?! Il nous a fallu attendre d’être à Kiruna, cette ville étonnante qui s’effondre à mesure que le filon qui la fait vivre avance, pour enfin les voir… D’abord un spot, timide, puis de petites vagues, pour finir en semi feu d’artifice. Magique. Surtout au-dessus de cette église qui sera déplacée d’ici quelques mois à quelques kilomètres de là.
Prêts à partir en raid avec vos équipes ? Bee In s’allie à Grand Angle pour ce trip hors du temps.
La promesse ?
- Une full déconnexion, pour une réelle reconnexion !
- L’expérience d’une vie pour les équipes !
- L’exploration de territoires sauvages qui permet de revenir aux basics
- Une destination surprenante, absolument pas mainstream
- Un univers qui secoue l’imaginaire collectif et invite à la rêverie avant le départ !
- Une immersion pour bousculer vos codes de voyages !
- Se délecter de spécialités suédoises en tubes^^
Et au-delà du raid, on peut faire quoi ?
- S’initier à la conduite d’attelage de chien de traineaux sur une journée ou en raid
- S’immerger dans la culture lapone au fil des légendes ancestrales autour du feu
- Pêcher sous la glace (et dormir en caravane ?)
- Se perdre dans les ruelles pleines de charme de Stockholm
- Redécouvrir les lieux à VTT en mode estival
Envie de déconnecter ? Partez loin des foules ou en Mystery Tour detox
Encore plus d’inspirations ? Explorez toutes nos inspirations pour vos séminaires